dimanche 25 avril 2010

La figure de Jeanne d'Arc.


La chevauchée de Jeanne d'Arc à travers les territoires de l'ancien royaume de France entre 1429 et 1431.

Jeanne d'Arc conduisant son armée, dessin de C.de Fauquemberque, 1429, BNF.

"Roi d'Angleterre, rendez à la Pucelle, qui est envoyée par Dieu, les clefs de toutes les bonnes villes que vous avez prises en France, et vous, archers, compagnons de guerre, gentilshommes et autres, allez vous-en en votre pays. Si vous ne faîtes pas ainsi, je suis chef de guerre et en quelque lieu que j'atteindrai vos gens en France, je les ferai tous tuer. Je suis ici envoyée par Dieu pour vous bouter hors de toute la France dont seul le roi Charles VII est le vrai héritier."
D'après une lettre adressée par Jeanne d'Arc au roi d'Angleterre, 22 mars 1429.


Jeanne d'Arc à Loches, annonce au dauphin Charles la libération d'Orléans, XVe siècle, BNF.


Sacre du roi Charles VII, XVe siècle, BNF.


L'exécution de Jeanne d'Arc, 1484, BNF.

La figure de Saint Louis.

Né en 1214, Louis IX a régné durant une grande partie du XIIIe siècle, de 1226 à 1270. Que sait-on de ce roi important ? Son ami Jean de Joinville, sénéchal de Champagne (1225-1317) a laissé à sa demande un Livre des saintes paroles et des bons faits de notre saint roi Louis. Cet ouvrage est composé de souvenirs personnels. Il donne un portait élogieux de Louis. Pourtant, des historiens contemporains (Richard, Le Goff), en reconnaissant la valeur de ce témoignage, ont cherché à définir la vérité de la figure historique du roi saint derrière les histoires de circonstances de Joinville.

Un roi juste :


"Bien des fois en été, il allait s'asseoir au bois de Vincennes, après sa messe, et s'adossait à un chêne et nous faisait asseoir autour de lui. Et tous ceux qui avaient une affaire à régler venaient lui parler directement (...) Ainsi le saint homme se donnait du mal, tant qu'il pouvait, pour les amener à une solution juste et raisonnable".

Voici une citation célèbre de Joinville, fondant un cliché repris par toute l'histoire scolaire, Saint Louis jugeant sous le chêne, appliquant une "bonne justice" à l'image de Salomon.

Derrière cette image, il faut voir surtout la marque d'un roi qui cherche, à la suite de Philippe-Auguste, à imposer l'autorité de l'état royal sur l'ensemble de la société. D'abord à travers une justice royale portée par les officiers (baillis, sénéchaux, prévôts), qui s'établit de manière prioritaire devant celle des seigneurs (1245). La Justice du roi est nécessairement plus douce, plus "juste" que celles de ses vassaux. Une manière de susciter la reconnaissance des sujets.

Toujours par soucis de justice, il ordonne en 1247 une vaste enquête royale afin d'évaluer l'état de la gestion des comptes publics, la bonne marche de la justice et la moralité des officiers du roi en France.

Un roi pieux :

Voici Saint Louis à genoux devant le Pape. Une image que l'on aurait du mal à imaginer avec son petit-fils Philippe le Bel, dont les relations avec Rome seront très tendues. Joinville montre un roi enchaînant les messes chaque jour (trois en moyenne), priant après la sieste, lavant les pieds des lépreux, multipliant les aumônes (aux léproseries, aux hôpitaux, aux aveugles). Très influencé par les ordres mendiants, il cherche à calquer sa vie intime et publique sur celle du Christ, à l'agacement de son entourage proche...


Cette piété le conduit à faire construire entre 1243 et 1248, un chef d'œuvre d'art gothique en plein Paris (Ile de la Cité), la Sainte Chapelle, sorte de reliquaire géant contenant une partie de la couronne d'épines du Christ, un morceau de la croix et une partie de la lance de la Passion, reliques ramenées de Constantinople.

Cette piété est aussi une manière de montrer la force d'un royaume modèle au sein de la Chrétienté.

Pourtant, certains de ses aspects peuvent nous choquer. En 1254, il bannit les Juifs qui refusent la conversion, hors du royaume (même s'il convertit plus tard ce bannissement en paiement d'un tribu). En 1267, il impose le port d'un signe distinctif pour les Juifs (rouelle jaune pour les hommes sur la poitrine, bonnet jaune pour les femmes). Antisémitisme ? Oui, cette discrimination répond à un devoir du bon chrétien. Mais si Le Goff le regrette, Richard souligne que Saint Louis espérait toujours convertir les Juifs afin de les tirer de leur "hérésie" et de les protéger...

Un roi guerrier :

S'il assure une paix durable dans son royaume après les guerres menées par Philippe-Auguste et Louis VIII (Croisade des Albigeois), notamment en négociant en 1254 la paix d'Amiens avec l'ennemi anglais, Saint Louis est aussi le dernier roi à mener des croisades contre les Musulmans. Guerres presque anachroniques à une époque où le projet de reprendre le tombeau du Christ à Jérusalem est déjà abandonné de tous et où les royaumes chrétiens d'Orient ont échoué à établir une autorité chrétienne magnanime en Palestine.

Joinville souligne le courage de son roi lors d'une tempête puis durant un accident naval au large de Chypre, montre son impétuosité face aux "hérétiques" sur la plage de Tunis. Il faut tout de même insister sur le fait que ces d'eux croisades faîtes pour des raisons religieuses ont été des échecs militaires. La Septième croisade lancée en 1249 contre le sultan d'Egypte a abouti à la capture de Saint Louis et de ses chevaliers. La Huitième croisade de 1270, menée contre le sultan de Tunis afin de le convertir de force est fatale au roi. Il meurt devant Carthage à peine débarqué !


dimanche 4 avril 2010

Château de Coucy.


Voici une page du site du collège Romain Rolland d'Hersin-Coupigny (le collège de la ville d'à côté) qui présente un remarquable travail engagé par mon collègue et ami M. Duvin avec certaines de ses classes de 5e sur le château de Coucy. Passionnant !